Eric Arsenault Architecture

01 Nevers centredeformation

Centre de formation professionnelle industrielle

  • Localisation : Nevers (58)
  • Programme : Espaces d’apprentissage pour adolescents (partie cours / partie ateliers), salles de formation pour adultes, administration, amphithéâtre, demi-pension
  • Type projet : construction neuve
  • Surface : 3530 m2
  • Coût : 2 555 000 € HT
  • Maitre d'ouvrage : Association Nivernaise de Formation Professionnelle
  • Durée travaux : 45 mois (2 tranches)
  • Livraison : 1999
  • Photos : Didier Schadl
Contexte

Première commande importante directe. J’avais 32 ans, à ce titre on peut saluer l’initiative du maître d’ouvrage. Le projet a été mis en place à partir d’un dialogue nourri sur le programme et sur le plan masse.
Les intentions les plus fortes sont restées, le projet a peu subi de modifications qui ont porté essentiellement sur une optimisation constante des surfaces (3 ou 4 projets refaits). Les 80 m de façade Sud-Ouest ont résisté à un morcellement des volumes (idée non adoptée venant de l’extérieur), les parois inclinées ont trouvé leur place, ainsi que la couleur bleue...
N’ayant pas de recul sur une production personnelle de cette ampleur, j’ai découvert, en même temps que le client, le caractère du projet, plutôt épuré au regard de mon enfance empreinte des essais d’auto construction des années 70...

Programme

C’est une commande privée, en partie financée par des fonds publics. Il s’agissait d’articuler sur un même lieu deux programmes complémentaires et distincts autour de la formation :
formation professionnelle adulte (AFPI) et formation et apprentissage industriel (CFAI)

L’Afpi devait comprendre des salles de cours et une partie administration. Le Cfai avait les mêmes exigences auxquelles s’ajoutaient des ateliers industriels (soudure, maintenance), des salles spécialisées et un espace de restauration (demi-pension).

Les deux parties recevant des publics différents devaient pouvoir fonctionner de façon autonome. Un amphithéâtre pouvant être utilisé de façon commune était demandé.

Présentation

Le projet est situé en périphérie Ouest de Nevers, à l’époque dans un des derniers quartiers en friche de la ville. Le secteur est à la fois commercial (grandes surfaces), tertiaire, pavillonnaire et hospitalier...

Le bâtiment est implanté sur un plateau qui s’étire en pente douce vers la ville au Nord-Est. Ce vaste plateau est à l’origine des horizontales du bâtiment : elles en marquent l’étendue et le poursuivent.

Le plan en “T” a permis de générer sur le site les deux territoires autonomes tels que demandés, en exploitant chacune des deux voies qui le desservent pour accéder indépendamment à l’Afpi et au Cfai.

Le bâtiment accompagne le terrain : le Cfai est implanté sur une courbe de niveau et l’Afpi, perpendiculaire, marque la déclivité sur des pilotis dont la hauteur augmente avec la pente. Les couvertures horizontales reprennent cet accompagnement avec un échange de hauteurs (et de volumes) au niveau du hall Afpi

Les différents éléments du programme ont été fortement mis en relation avec les particularités du site : sur le carrefour Sud-Est, l’atelier maintenance entièrement vitré laisse percevoir l’activité industrielle, au Nord-Est, la cafétéria s’avance en porte à faux et donne à voir la ville, au centre, le hall de l’Afpi quant à lui laisse entrevoir un parc paysagé...

Deux plans de coupe régissent l’essentiel des deux ailes du bâtiment. L’une extravertie, l’Afpi (formation et communication), reporte sur l’extérieur dans une galerie vitrée, sa circulation et ses espaces collectifs (rdc) . L’autre introvertie, le Cfai (apprentissage industriel), révèle l’intérieur du bâtiment dans un second temps : après une approche extérieure du bâtiment et de ses lignes épurées, une “surprise” spatiale est créée à l’intérieur par la découverte du ventre de l’industrie, avec ses parois obliques captant la lumière, ses passerelles, sa voûte translucide.

Le bâtiment et ses façades résultent d’une gestion “naturelle” de la lumière et du soleil, captés et diffusés différemment selon les lieux, les expositions, les moments du jour ou de la nuit :

  • Le jour : l’ensoleillement est géré par le porte à faux de l’étage de l’Afpi . Ce porte à faux a permis de vitrer complètement la circulation et les salles de cours du Rdc, sans faire appel à une climatisation. L’exposition SE du hall Afpi est réglé par un retrait du vitrage sous le toit. Des stores intérieurs gèrent l’éblouissement. Au Sud-ouest de larges brise-soleil parent l’ensoleillement des bandes vitrées. La voûte translucide filtre la lumière et est automatisée pour une ouverture réglée sur la température. Toutes les circulations ont un lien avec la lumière naturelle.
  • La nuit : en hiver, en arrivant par le haut, c’est le bâtiment et la voûte bleue vus par dessus et la lumière qui en émane que l’on perçoit. Le matin, de l’extérieur, ce sont les couleurs chaudes des parois éclairées des salles de cours du Cfai qui ressortent du bardage gris bleuté. L’auvent du Cfai est semi translucide et réfléchit la lumière en miroir selon le moment de la journée, la sortie du foyer et des salles adjacentes s’accompagne d’une vue sur paroi bleue éclairée naturellement du haut mais dont on ne perçoit pas la source.... A voir aussi les éclairages de Noël mis en place dans les circulations vitrées.
Structure

Issue de milieu industriel, la dominante est métallique. Ce matériau a également permis de faire face au budget serré de 750 € ht/m2. Le travail de façade a porté sur la différentiation des textures. Un bardage à ondes horizontales habille le Cfai, un bardage plan habille l’Afpi. A l’intérieur, les plateaux métalliques sont laqués et perforés en plafond des salles de cours (acoustique), ils sont laissés en galva dans les ateliers.

Les typologies de la structure sont étudiées en fonction de la destinations des locaux . L’ossature verticale et les poutres de plancher de l’étage sont en béton dans les parties cours et dans l’administration avec des poutres de couverture métalliques, en treillis fin. L’ossature est entièrement métallique dans les ateliers industriels, avec poutres de type IPE.

Le bloc amphithéâtre est en béton banché suivi immédiatement du hall de verre. Cette tension est volontairement créée à cet endroit pour marquer le coeur du projet. Il cristallise l’origine des matériaux utilisés. Le bloc de pierre et le bloc de verre génèrent le métal environnant.

Pour consulter les plans au format pdf cliquer sur cette vignette :

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